Choix de textes depuis Mythologies de Roland Barthes
L’histoire : Une descente du fleuve Adour en film, sous les auspices sonores de textes parcimonieusement choisis dans Mythologies de Roland Barthes.
Barthes* est un film qui s’écoule avec douceur et rythme. Le récit joue le raccord entre le creux de la langue et les crêtes d’un paysage traversé par ses lumières et des scènes qui y surgissent sans prévenir, ou au contraire dans un raccord parfait au programme. L’aventure solaire fait varier regard et sens.
Mise en scène : Le film est tourné en pellicule 16 mm couleur. Le son est direct et enregistré (pour ses versions française et anglaise). Le film met en scène un voyage intérieur en extérieur et vice versa. La voix, les sons et les variations de la musique conduisent la vitesse de croisière. Les scènes égrènent la descente du fleuve en rencontres diverses, proches, lointaines, réelles ou aperçues. Les Mythologies font office de scénario, le montage orchestre le plaisir. On peut écouter et regarder à notre guise, sensorielle ou cérébrale.
les co-auteur(e)s :
Camille Zéhenne est artiste, écrivaine et réalisatrice, elle est l’auteure de plusieurs films courts, documentaires et essaisDernièrement, Le monde comme volonté de fiction contre le désespoir (2019)La poésie nous revient de là où on ne l’attendait plus (2019), Rocade Impériale (2017)Elle est également cofondatrice et codirectrice artistique du collectif Food&Film depuis 2016…
Cédric Laty est auteur-réalisateur, musicien, directeur de post-production, chef-opérateur et producteur. Il est l’auteur et coauteur de plusieurs films, de genre et format différentsNotamment, By the ways, a journey with William Eggleston (2007 – coauteur avec Vincent Gérard)l’Homme-Fumée, une aventure démocratique (2016 – coauteur avec Vincent Gérard)Le Dernier Cri Movie (en montage, 2020 – coauteur avec Vincent Gérard)Dernièrement, il met en œuvre le film Otoko Island (2021), coécrit avec l’auteure Loo Hui Phang…
Bernard Marcadé est historien et critique d’art. Il a écrit de nombreux ouvrages et textes de référence, comme Marcel Duchamp, la vie à crédit (2007) et Magritte (2016). Il est également commissaire de grandes expositions et rétrospectives, notamment Féminin, Masculin, Le Sexe de l’art (1995, Centre Pompidou) ou Anticorps, Antoine d’Agata (2013, Le Bal). Il a coréalisé le film Louise Bourgeois, entretiens (1993), il coréalise le film Mesclanha avec Vincent Gérard (2020)…
Vincent Gérard est auteur-réalisateur et producteur.Il est auteur et coauteur d’une vingtaine de films, de genre et format différentsNotamment, By the ways, a journey with William Eggleston (2007 – coauteur Cédric Laty)l’Affaire du faux poisson (2009), l’Homme-Fumée, une aventure démocratique (2016 – coauteur Cédric Laty)Le ciel d’or (2019 – coauteure Laura Brunellière), Le Dernier Cri Movie (en montage, 2020 – coauteur Cédric Laty)Il termine actuellement le film Le livre d’heures (2020), et coréalise Mesclanha (2020 – coauteur Bernard Marcadé)
« Mon troisième Sud-Ouest est encore plus réduit : c’est la ville où j’ai passé mon enfance, puis mes vacances d’adolescent (Bayonne), c’est le village où je reviens chaque année, c’est le trajet qui unit l’une et l’autre et que j’ai parcouru tant de fois, pour aller acheter à la ville des cigares ou de la papeterie, ou à la gare chercher un ami. J’ai le choix entre plusieurs routes ; l’une, plus longue, passe par l’intérieur des terres, traverse un paysage métissé de Béarn et de Pays basque ; une autre, délicieuse route de campagne, suit la crête des coteaux qui dominent l’Adour ; de l’autre côté du fleuve, je vois un banc continu d’arbres, sombres dans le lointain : ce sont les pins des Landes ; une troisième route, toute récente (elle date de cette année), file le long de l’Adour, sur sa rive gauche : aucun intérêt, sinon la rapidité du trajet, et parfois, dans une échappée, le fleuve, très large, très doux, piqué des petites voiles blanches d’un club nautique.Mais la route que je préfère et dont je me donne souvent volontairement le plaisir, c’est celle qui suit la rive droite de l’Adour ; c’est un ancien chemin de halage, jalonné de fermes et de belles maisons. Je l’aime sans doute pour son naturel, ce dosage de noblesse et de familiarité qui est propre au Sud-Ouest ; on pourrait dire que, contrairement à sa rivale de l’autre rive, c’est encore une vraie route, non une voie fonctionnelle de communication, mais quelque chose comme une expérience complexe, où prennent place en même temps un spectacle continu (l’Adour est un très beau fleuve, méconnu), et le souvenir d’une pratique ancestrale, celle de la marche, de la pénétration lente et comme rythmée du paysage, qui prend dès lors d’autres proportions […] Ne cherchez pas trop à photographier : pour juger, pour aimer, il faut venir et rester, de façon à pouvoir parcourir toute la moire des lieux, des saisons, des temps, des lumières. » Roland Barthes La lumière du Sud-Ouest, 1977
Barthes*
- -Une descente du fleuve Adour en film, sous les auspices sonores de textes parcimonieusement choisis dans Mythologies de Roland Barthes. Barthes* est un film qui s’écoule avec douceur et rythme. Le récit joue le raccord entre le creux de la langue et les crêtes d’un paysage traversé par ses lumières et des scènes qui y surgissent sans prévenir, ou au contraire dans un raccord parfait au programme. L’aventure solaire fait varier regard et sens.